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les citations sérieuses du docteur Chabry
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25 avril 2012

campagne

 

« Je retourne m’appuyer à la fenêtre et regarder le paysage englouti ; cette campagne automnale favorable aux enchantements. Il suffit de suivre les variations du ciel, de sentir la force du vent et de la pluie, capables d’abolir instantanément l’organisation qui a tout recouvert, tout borné, tout délimité. La terre est désormais quadrillée, cartographiée, ses espèces méthodiquement répertoriées ; rien ou presque, à la surface du globe, n’échappe à cette connaissance rationnelle, mais j’aime encore me laisser porter par le rêve d’un matin de brouillard, les suggestions de la forêt humide, les craquements d’un sous-bois. J’ai même fini par préférer les jours de mauvais temps, ces jours de grisaille où le paysage dégradé de campagne redevient imprécis et mystérieux. J’aime ces jours sombres où les mouvements paraissent emprisonnés, les sons étouffés. J’aime surtout ces jours bénis où une erreur système met en péril toute la gestion du monde ; ces jours d’inondation où la rivière envahit la route avec sa coulée de boue ; ces jours où la neige commence à tomber rendant la départementale impraticable. J’aime voir l’automobiliste protester et se plaindre d’une maîtrise encore imparfaite, d’une nature encore plus forte que lui.Le présent ne parlait plus que de travail, de productivité, de profits. Mon goût pour le monde en train de disparaître s’est transformé en idée fixe. Avec une jubilation presque ridicule, je m’adonne aujourd’hui à chacun des gestes primitifs qui m’évitent d’utiliser une machine ou un véhicule : couper du bois, faire du feu, marcher une heure en sentant exactement la distance et l’effort nécessaire ; connaître la pluie, le froid, la brume……. » (Benoît Duteurtre/Chemins de fer)

« Le soleil enfin se leva devant nous, tout rouge au bord de l’horizon ; et, à mesure qu’il montait, plus clair de minute en minute, la campagne paraissait s’éveiller, sourire, se secouer et ôter, comme une fille qui sort du lit, sa chemise de vapeurs blanches » (Maupassant)

" Ils furent frappés par le silence de la campagne qui en réalité était fait de bruits infimes à la pesanteur un peu lente, formant une partition qui sollicitait au fond d'eux mêmes une écoute tranquille, éveillait des sentiments calmes." (Jean Le Carrerès/ L'affreux bonheur)

 

 

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