voix

«  Je pouvais déceler dans ta voix une tension imperceptible, quelque chose d’extrêmement ténu, la voix à peine plus grave, moins chaude, ce n’était rien, un souffle, une très légère défaillance, mais moi je l’entendais, je la sentais, j’entendais tes paroles et je ressentais cette tension que tu cachais, que tu recouvrais de tes mots, de ta voix, de ton sourire » (Laurence Tardieu/confusion des peines)

 «  elle a une voix jeune, ma mère. C’est un peu la seule chose jeune chez elle. La seule chose encore un peu gaie, encore vivante. Son cœur je le vois comme un pinson dans une cage de tristesse. Parfois il chante et on n’en revient pas : comment de ce petit corps terne, aux plumes discrètes, peut sortir un cri si joyeux ? » (Anne Parain/ bonheur fantôme)

 « elle avait la voix de la fontaine qui ruisselle dans la nuit » (René- Jean Clot/ l’enfant halluciné)

« La voix des gens ne change jamais, pas davantage que l’expression de leur regard. Au milieu de l’effondrement physique généralisé à quoi se résume la vieillesse, la voix et le regard apportent le témoignage douloureusement irrécusable de la persistance du caractère, des aspirations, des désirs, de tout ce qui constitue une personnalité humaine » (Houellebecq/ la carte et le territoire)

  « Elle avait une voix de cristal, transparente et si fragile qu’il me sembla que ses paroles se briseraient si je l’interrompais au milieu d’une phrase » (Carlos Ruiz Zafon/L’ombre du vent)

 « En entendant les voix que l’air porte jusqu’à moi, leur intonation, les modulations qui s’élèvent et redescendent, la douceur prudente du ton, je peux déduire le contenu de la conversation. Je crois avoir une certaine connaissance des voix. » (Hans Keilson/La mort de l’adversaire)

 « Comment l’entend-il, lui, sa voix d’homme ? Je ne reconnais jamais la mienne enregistrée, phénomène paraît-il universel. Les hommes gardent dans l’oreille la voix qu’ils avaient enfant, un filet aigrelet et fragile, que les autres n’entendront jamais. » (Pascal Morin/ Bon vent)

 " ici on avait l'habitude de crier, parce que les distances étaient vastes et le paysage tout plat. Rien ne rebondissait, ni les couleurs, ni les voix. Alors il fallait soit même les étirer pour qu'elles prennent toute l'amplitude du ciel." (Françoise Henry/ journée d'anniversaire)

 "Quand il examinait longuement cette image, il lui arrivait d'entendre la voix de sa femme résonner dans sa mémoire. La voix était la première chose que l'on oubliait après le départ de quelqu'un." (Jean-Paul Dubois/ Hommes entre eux)

 " Elle s'est approchée et, comme si nous nous connaissions bien, m'a présenté ses condoléances. A cet instant, il m'a semblé que sa voix contenait des images d'un autre temps. Je regardais les murs de la morgue, puis je regardais mes mains, et c'était seulement à la surface de sa voix, comme sur une rivière, que je pouvais me reposer." (José Luis Peixoto/ Le cimetière de pianos)

" En me couchant, en attendant de m'endormir, sa voix était le monde calme où je pouvais oublier tout le reste." (José Luis Peixoto/ Le cimetière de pianos)