Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
les citations sérieuses du docteur Chabry
les citations sérieuses du docteur Chabry
Publicité
Archives
4 mars 2012

enfant

 

«Les enfants sont comme les marins : où que se portent leurs yeux, partout c'est l'immense.»
(Christian Bobin /La part manquante)

« Je me souviens d'avoir pensé que les yeux n'ont pas d'âge, et que l'on meurt avec ses yeux d'enfant, toujours, ses yeux qui un jour se sont ouverts sur le monde et ne l'ont plus lâché. »
(
Philippe Claudel/le rapport de Brodeck)

« Lorsqu’elle décide tranquillement et sans y faire attention de ne pas se couvrir la tête, on jurerait qu’elle a choisi en toute conscience de braver la bêtise, de mépriser la morbide curiosité de ceux qui, sans pudeur ni pitié, la suivent des yeux. Je l’admire et, en somme, elle le sait.Il y avait eu tant d’amitiés, de brouilles, de réconciliations, tant de guerres livrées, gagnées, perdues dans la cour de récréation, tant de complots d’affection ; tant d’évènements dérisoires et décisifs étaient venus remplir la coquille vide des matinées et des après midi .Le temps de l’enfance est si lent, si généreusement ouvert à la lourde poussière du présent. Une semaine y est un siècle ; une année est une éternité où s’efface tout souvenir.J’en étais certain, Pauline retrouverait vite sa place parmi ses camarades. Mais elle n’habitait visiblement plus tout à fait le même monde. Elle était passée dans une autre dimension. La maladie l’avait mûrie. Elle l’avait fait passer à travers une somme inconcevable d’expériences surmontées. Projetée dans le futur intouchable de la mort, elle logeait désormais dans un lointain troublant où elle ne cessait pourtant pas d’être aussi une toute petite fille. Plus loin que ses camarades, plus loi que l’institutrice, plus loin que ceux qui l’avaient soignée, plus loin que ceux qui lui avaient donné le jour. Et quelque chose lui manquait qui la tenait à l’écart des autres petits. Elle n’avait pas partagé leur vie des derniers mois. Elle n’avait fêté en leur compagnie ni son troisième ni son quatrième anniversaire. Elle n’avait pas grandi comme elle aurait du grandir avec eux. Une année d’enfance lui avait été dérobée. Il n’y avait personne à qui elle aurait pu réclamer cette année perdue. Quel que soit l’avenir, ce creux resterait dans le temps de son passé. Il lui interdirait de connaître l’addition uniforme des jours par laquelle les autres vieillissent. Elle resterait toujours l’enfant à qui manque une année.En milieu hospitalier, la contagion la plus crainte est celle du désespoir. Pour lutter contre elle, on use de l’asepsie du silence ou du mensonge. Ceux qui vont mourir on ne leur accorde pas même le droit de perdre l’espoir. On leur explique que jusqu’ au bout, les soins ne cesseront pas. Quels « soins » ? Il ne faut pas leur demander. Les enfants qui pleurent, on veut les voir surmonter leur chagrin, ne pas se laisser aller et, le matin, prendre courageusement le chemin de la salle de classe ou de la salle de jeu. Des adolescents préparent des examens qu’ils ne passeront jamais. Des fillettes font par dizaine des dessins inutiles. L’important est que tourne la ronde des jours sans que personne ne s’interroge sur elle.Il faut colmater la brèche. Un hôpital est un navire calme dans la tempête. L’eau noire du doute ne doit pas envahir les soutes. Il sombrerait. La société est là toute entière : la dépression est obligée, le désespoir est interdit. Cela prend même l’allure d’une belle loi scientifique. : dans une société donnée, le mensonge de la dépression se répand à mesure que se trouve prohibée la vérité du désespoir. » (Philippe Forest / L’enfant éternel)

«  C'est les souvenirs qui aident à supporter l'absence de Grégory. Les souvenirs, rien d'autre. On a enfermé dans une boîte les moments les plus doux. On rouvre la boîte les jours où on ne va pas bien. Et notre petit garçon, alors, est avec nous, à nouveau. Il nous sourit. Il nous accompagne sur le chemin qui nous reste. » (Philippe Besson /L’enfant d’octobre)

 «  Dès le commencement, la presse, la télévision, la radio se sont intéressées à l'affaire. La mort tragique d'un enfant, cela frappe l'opinion qui communie aussitôt, par réflexe, avec la famille supliciée et, dans le même temps, entend en savoir davantage. Nous sommes ainsi faits : nous ralentissons sur le bord des routes lorsque vient de se produire un accident. Notre désir, en cet instant, est moins de secourir les victimes - il se trouvera toujours des gens formés à cela pour le faire - mais de voir la tête qu'elles ont, ces victimes, et espérer qu'un peu de sang ait coulé sur la chaussée, entre les bris de glace ou le long de la tôle froissée. Les médias se contentent, c'est bien connu, de satisfaire notre morbide curiosité, notre goût pour les histoires qui finissent mal, notre inclination pour le drame. » (Philippe Besson /L’enfant d’octobre)

  « La foule est grosse. En procession, elle dessine une houle. Ils sont tous venus, ils ont tenu à être tous là, délaissant pour un instant les rancœurs, les calomnies, la sourde hostilité, les œillades torves, les moues dégoûtées, comme si la mort d'un enfant pouvait tout effacer, en un coup de chiffon sur un tableau noir, en un tour de passe-passe. Pour un instant. Comme si la mort d'un enfant était plus forte que la vallée, capable de faire taire la haine, enfin. Comme si elle la tenait en respect, pour quelques heures. Comme si elle décrétait une trêve. » (Philippe Besson /L’enfant d’octobre)

  «  Figure-toi que nous avons trouvé un arbre à sucettes….. …Une maison sur l’avenue, repris-je. Un saule. Un énorme saule croulant sous les sucettes qui attendaient qu’on les cueille. Cet arbre appartient à un couple âgé dont le fils unique, un petit garçon, vit dans un rêve qu’un arbre à sucettes avait poussé dans son jardin, la nuit précédent sa mort, il y a cinquante ans aujourd’hui. Une fois par an, et uniquement ce jour-là, ils réalisent son rêve en garnissant leur saule de sucettes. Le plus curieux, c’est qu’il neigeait dans son rêve et qu’il se met à neiger chaque année à cette date, sitôt que les vieux parents ont accroché la dernière sucette. Ils invitent les enfants à des kilomètres à la ronde. Cela m’étonne que vous n’en ayez jamais entendu parler. Ils servent du chocolat chaud sur leur pelouse pendant que les enfants cueillent les sucettes. Ils embauchent de grands gaillards pour soulever les plus petits et les aider à atteindre les hautes branches. Seule condition : vous ne pouvez cueillir qu’autant de sucettes que vous pouvez en rapporter chez vous. Pas de sacs en papier, pas de valises ! Oh ! J’oubliais…La cueillette ne doit durer qu’une heure, entre le crépuscule et la tombée de la nuit, jusqu’à l’apparition de la première étoile. Cela correspond à la dernière heure de leur fils sur terre, car l’étoile du soir dans le ciel bleu sombre fut la première chose que remarquèrent les pauvres parents, une minute seulement après que le docteur avait posé une couverture sur son petit visage serein. » (Alice Mc Dermott /L’arbre à sucettes)

  « Pour les enfants j’ai toujours eu de la tendresse et de la pitié surtout quand, par un effort mental, j’essaie d’oublier qu’ils finiront par devenir des hommes comme les autres » (Ernesto Sabato/le tunnel)

 « nos enfants sont comme des cadeaux qu’on mettrait une vingtaine d’années à ouvrir avant de découvrir ce qu’ils sont, mais s’ils ne nous conviennent pas, impossible de les changer. Il faut les supporter ou s’en défaire. » (Stéphane Hoffmann/ les autos tamponneuses)

  «  ils se trémoussaient du derrière au rythme d’un rock américain. Ce choix musical visait à démontrer que le petit garçon relégué à l’arrière plan par la dureté du monde des affaires était bien présent et en vie dans leur corps d’adulte. » (Hotakainen/ la part de l’homme)

  « un regard d’enfant ; un regard qui donnait le sentiment de rester partout où il passait, pour y laisser de l’innocence » (Franz Olivier Gisbert/ Le Sieur Dieu)

« On n’est jamais très mécontent qu’un adulte s’en aille, ça fait toujours une vache de moins sur la terre, qu’on se dit, tandis que pour un enfant, c’est tout de même moins sûr. Il y a l’avenir.»  (L.F Céline/ Voyage au bout de la nuit)

 " A ce moment, les enfants entrèrent. Et c'était comme si toute la folie rentrait avec eux. la folie, la fantaisie, la fête." (Françoise Henry/ journée d'anniversaire)

 " Et puis, sans doute, sa vision d'enfant déformerait-elle toutes les perspectives. Elle devait se croire dans un mode immense, écrasant et apeurant. Si ses pas la ramenaient un jour ici elle ressentirait alors sans doute, elle aussi, cette sensation de rétrécissement du monde qui l'avait pris lorsque, bien des années après, il était revenu dans le village de son jeune âge. Il pensa à la déception qui l'avait étreint lorsqu'il avait retrouvé les lieux de ses enfantillages qui avaient composé en lui un paysage intérieur qu'il porterait à jamais, qu'il voyait immense." (Jean Le Carrerès/ L'affreux bonheur)

"les enfants recherchent en permanence la part manquante de l'affection, c'est ainsi."(David FoenkinosJe vais mieux)

 " Alba veut revenir dans sa peau d'enfant, remettre le tablier trop court qui laissait voir ses genoux tout noircis. Elle veut revenir sur le marchepied de la caravane du temps où il n' y avait qu'un petit frère, du temps où la soupe était épaisse, du temps où la mère enlaçait de sa voix claire chaque heure du jour." (Paola PiganiN'entre pas dans mon âme avec tes chaussures)

"Perdre un enfant... c'est un tourment qui ne finit pas, un poids qui n'écrase pas les épaules mais, plus insidieusement, pèse à l'intérieur de nous-même et enserre le coeur." ( Jean-Paul Dubois/ Une vie française)

" Entre eux et moi, maintenant il y a toi, invisible, adorée. Je suis écartée, poussée pour te faire de la place. repoussée dans l'ombre tandis que tu planes tout en haut dans la lumière éternelle. Comparée, moi l'incomparable, l'enfant unique." (Annie Ernaux/ L'autre fille)

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité