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les citations sérieuses du docteur Chabry
les citations sérieuses du docteur Chabry
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4 mars 2012

mort

 

« Je ne veux pas finir dans un hôpital. À gueuler comme tout le monde, à pisser le sang, en sentant la panique monter alors que tu perçois la mort imminente. Entouré de gens dévoués certes, mais qui n'en restent pas moins des professionnels pour qui ta mort ne sera qu'une de plus dans le Grand Anonymat. Je veux une mort personnelle, égocentrique tu vois. Un truc vraiment centré sur ma petite personne, avec des gens qui prendraient conscience avec moi que c'est fini, que je m'en vais. Je veux pas d'une mort professionnelle comme on en fait aujourd'hui, ça dédramatise tellement tout. » (Maxime Chattam /L'âme du mal,)

 « Je me souviens d'avoir pensé que les yeux n'ont pas d'âge, et que l'on meurt avec ses yeux d'enfant, toujours, ses yeux qui un jour se sont ouverts sur le monde et ne l'ont plus lâché »
(
Philippe Claudel/Le rapport de Brodeck)

 

« Les bonnes gens partent vite. Tout le monde les aime bien, la mort aussi. Seuls les salauds ont la peau dure. Ceux là crèvent vieux en général, et parfois même dans leur lit. »
(
Philippe Claudel /Les âmes grises)

 « A mon âge, ça fait toujours un drôle d’effet de penser qu’on a été petit et qu’on a eu des parents. Il n’y a pas à dire, quand on perd son monde il ne vous reste pas grand-chose ici-bas. Moi, j’ai dans l’idée que c’est la mort de nos proches qui nous change. Ils emportent beaucoup de nous-même avec eux : des jeux, des paroles, des sentiments, toutes sortes de petites choses, de petits riens, que personne d’autre ne pourrait comprendre. Si je ne retrouve plus mes yeux d’autrefois dans ma figure d’à présent, c’est que je les ai perdus avec ceux qu’ils avaient l’habitude de regarder. Ils les ont emportés dans la tombe. » (Louise de Vilmorin /Le lit à colonnes)

  «  La foule est grosse. En procession, elle dessine une houle. Ils sont tous venus, ils ont tenu à être tous là, délaissant pour un instant les rancœurs, les calomnies, la sourde hostilité, les œillades torves, les moues dégoûtées, comme si la mort d'un enfant pouvait tout effacer, en un coup de chiffon sur un tableau noir, en un tour de passe-passe. Pour un instant. Comme si la mort d'un enfant était plus forte que la vallée, capable de faire taire la haine, enfin. Comme si elle la tenait en respect, pour quelques heures. Comme si elle décrétait une trêve. » (Philippe Besson /L’enfant d’octobre

   «  C'est les souvenirs qui aident à supporter l'absence de Grégory. Les souvenirs, rien d'autre. On a enfermé dans une boîte les moments les plus doux. On rouvre la boîte les jours où on ne va pas bien. Et notre petit garçon, alors, est avec nous, à nouveau. Il nous sourit. Il nous accompagne sur le chemin qui nous reste. »(Philippe Besson /L’enfant d’octobre)

 «  Dès le commencement, la presse, la télévision, la radio se sont intéressées à l'affaire. La mort tragique d'un enfant, cela frappe l'opinion qui communie aussitôt, par réflexe, avec la famille supliciée et, dans le même temps, entend en savoir davantage. Nous sommes ainsi faits : nous ralentissons sur le bord des routes lorsque vient de se produire un accident. Notre désir, en cet instant, est moins de secourir les victimes - il se trouvera toujours des gens formés à cela pour le faire - mais de voir la tête qu'elles ont, ces victimes, et espérer qu'un peu de sang ait coulé sur la chaussée, entre les bris de glace ou le long de la tôle froissée. Les médias se contentent, c'est bien connu, de satisfaire notre morbide curiosité, notre goût pour les histoires qui finissent mal, notre inclination pour le drame. » (Philippe Besson /L’enfant d’octobre)

  «  Figure-toi que nous avons trouvé un arbre à sucettes…..Une maison sur l’avenue, repris-je. Un saule. Un énorme saule croulant sous les sucettes qui attendaient qu’on les cueille. Cet arbre appartient à un couple âgé dont le fils unique, un petit garçon, vit dans un rêve qu’un arbre à sucettes avait poussé dans son jardin, la nuit précédent sa mort, il y a cinquante ans aujourd’hui. Une fois par an, et uniquement ce jour-là, ils réalisent son rêve en garnissant leur saule de sucettes. Le plus curieux, c’est qu’il neigeait dans son rêve et qu’il se met à neiger chaque année à cette date, sitôt que les vieux parents ont accroché la dernière sucette. Ils invitent les enfants à des kilomètres à la ronde. Cela m’étonne que vous n’en ayez jamais entendu parler. Ils servent du chocolat chaud sur leur pelouse pendant que les enfants cueillent les sucettes. Ils embauchent de grands gaillards pour soulever les plus petits et les aider à atteindre les hautes branches. Seule condition : vous ne pouvez cueillir qu’autant de sucettes que vous pouvez en rapporter chez vous. Pas de sacs en papier, pas de valises ! Oh ! J’oubliais…La cueillette ne doit durer qu’une heure, entre le crépuscule et la tombée de la nuit, jusqu’à l’apparition de la première étoile. Cela correspond à la dernière heure de leur fils sur terre, car l’étoile du soir dans le ciel bleu sombre fut la première chose que remarquèrent les pauvres parents, une minute seulement après que le docteur avait posé une couverture sur son petit visage serein.» (Alice Mc Dermott /L’arbre à sucettes)

  

« mais si j’avais été là, si je lui avais tenu la main au moment décisif, qu’est ce que cela aurait changé ? La mort ne se partage pas. » (Bernard Pingaud/ Au nom du frère)

 « on est bien forcés de reconnaître que le fait de mourir, ça rend les gens tout de suite plus sympathiques. » (Joël Egloff/ l’étourdissement)

 «  en retard ? c’est vous qui le dîtes. Moi j’ai le sentiment que dans la vie on est souvent en avance et que la mort arrive toujours trop tôt » (Philippe Claudel/ l’enquête)

 « je me souviens d’avoir pensé que les yeux n’ont pas d’âge, et que l’on meurt avec ses yeux d’enfant, toujours, ses yeux qui un jour se sont ouverts sur le monde et ne l’ont plus lâché » (Philippe Claudel/le rapport de Brodeck)

 «  il faut que les gens meurent ou s’éloignent pour qu’on ne les quitte plus, parce qu’ils vivent en nous » (Franz Olivier Gisbert/ Le Sieur Dieu)

« Je sais ce qu’est la mort : un espace où la vermine des souvenirs s’est enfuie du  cadavre » (René- Jean Clot/ l’enfant halluciné)

« la longue habitude de vivre ne nous prédispose pas à la mort » (Thomas Browne)

« Je vois mon cadavre : ça n’est pas difficile mais c’est moi qui le vois, avec mes yeux. Il faudrait que j’arrive à penser….à penser que je ne verrai plus rien, que je n’entendrai plus rien et que le monde continuera pour les autres. On n’est pas fait pour penser ça, Pablo. » (Sartre/ Le mur)

 « Vous avez donc peur tant que ça ? Et plus que ça encore, si peur, voyez vous que si je meurs de ma mort à moi, plus tard, je ne veux surtout pas qu’on me brûle ! Je voudrais qu’on me laisse en terre, pourrir au cimetière, tranquillement, là, prêt à revivre peut être. Sait-on jamais ? Tandis que si on me brûlait en cendres, comprenez-vous, ça serait fini, bien fini. Un squelette, malgré tout, ça ressemble encore un peu à un homme. C’est toujours plus prêt à revivre que des cendres, des cendres c’est fini. » (L.F Céline/ Voyage au bout de la nuit)

 «  Tu y as déjà pensé à la mort ? C’est atroce, abominablement normal……On t’enterre pendant que les oiseaux gazouillent, que les amoureux s’embrassent. » (François Cérésa/ La Vénus aux fleurs)

" Je trouvais sa pierre tombale trop neuve. ça ne lui allait pas, il aurait fallu que sa tombe fût déjà mousseuse et licheneuse, une tombe à l'ancienne, une tombe à ta main polie comme un manche d'outil. Celle-ci était brillante, neuve, en marbre noir. S'il ne tenait qu' à moi, je t'aurais mis de la brique, ou une grosse pierre de granit brut, ou rien, un champ, une motte de terre,pis, une croix, parce que faut mett'e un truc et c'est tout. Non,en fait, j'aurais planté un arbre, pour que ses racines te prennent et t'aspirent et te fassent monter dans ses feuilles, comme ça le vent t'aurait fait chanter enfin librement, comme ça des petits auraient pu continuer à grimper sur  toi pour voir plus loin, comme ça tu aurais pu encore nous indiquer les saisons qui passent, nous qui mangeons n'importe quoi n'importe quand..." (Philippe Torreton / Mémé)

 " Ma mère! Tu deviens petite, tu deviens une fane, une plume. Je touche ta peau et ça te fait mal. Je n'ai pas voulu te laisser. J'ai voulu aller respirer. J'ai couru pour toi, j'ai ri pour toi, j'ai prié pour toi. La voix d'Alba redevient murmure. les deux visages se soudent tandis que la nuit les enveloppe. Louis ne quitte pas sa femme des yeux depuis qu'il a senti son dernier souffle." (Paola Pigani/ N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures.)

"Il tomba au bout de trente kilomètres. Des gens l'entourèrent, qui ne le connaissaient pas. On l'emmena à l'hôpital. Et il mourut. Il cessa de respirer et de penser. Mais sans cesser d'être mon père. Ce fut le jour où je naquis. Mon oncle me dit qu'à l'annonce de la nouvelle il y eut des gens pour croire qu'il avait trouvé la mort en la fuyant, et d'autres pour croire qu'il avait fui la mort en la cherchant." (José Luis Peixoto / Le cimetière de pianos)

" De sorte que mourir, à quatre heures du matin, dans l'inconfort de l'insomnie, constitue une manière de tentation, l'espoir d'un désistement qui vous mettrait en règle avec le silence." (Christian Oster/ Les rendez-vous)

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